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8 juin 2015 1 08 /06 /juin /2015 17:26

Au fil du temps, je me rend compte que certaines idées pré-conçues à propos du régime AE ont la vie dure. Voici les 5 points qui reviennent le plus souvent...

Il faut s'inscrire dès que l'on a un projet d'AE

A quelques exceptions près (fin d'activité salariée, arrivée imminente d'une nouvelle rège, ...), il ne sert à rien (et peut coûter) de s'inscrire comme Auto-Entrepreneur alors que l'on n'a pas encore de client. La règle la plus simple est: tant qu'on n'a pas de commande client, pas besoin de s'inscrire. D'ailleurs, entre le jour où l'on décide de lancer une activité et le jour où l'on facture son premier client, il se passe souvent 6 à 12 mois. Ce serait dommage de remplir des déclarations, voir payer des taxes pour rien, non?

Il faut un compte bancaire pro

Ce mythe, entretenu par les banques qui on souvent créé une offre "spéciale Auto Entrepreneur", a la vie dure. Mais comme je l'explique dans le billet "faut-il un compte bancaire pro pour les auto-entrepreneurs", la réponse en version courte est "non" :-)

Un AE est lourdement taxé

Le propre du régime Auto-Entrepreneur, c'est d'être (relativement) proportionnel au chiffre d'affaire. Il est donc "logique" que les charges sociales soient prélevées dès le premier euro de chiffre d'affaire. Mais en réalité, un AE ne paie pas plus de charges qu'un indépendant ou un employeur. En effet, le taux (entre 12 et 21,30%) est réduit par rapport au taux normal.

Il n'y a que des bénéfices

Parce que les revenus (après prélèvement) sont directement proportionnels au chiffre d'affaires, on a trop souvent tendance à en conclure que l'on fait des bénéfices (et non pas du Chiffre d'Affaires). Mais en réalité, il est possible, voir aisé, de perdre de l'argent tout en facturant. Pour faire simple: le forfait du régime AE inclu un abattement forfaitaire. Si les frais réels engagés dépassent cet abattement, l'AE se retrouve à payer des charges (donc débourser de l'argent) sur des sommes qu'il a déjà dépensées (donc qui n'entrent pas dans ses bénéfices).

Toutes les charges sont proportionnelles au CA

C'est évident, c'est le principle même du régime d'auto-entrepreneur que de voir ses prélèvements proportionnels au Chiffre d'Affaire encaissé. Mais c'est malheureusement faux, à plusieurs titres: le plus visible, c'est la la Cotisation Foncière des Entreprises (CFE, ex Taxe professionnelle) dont le montant, fixé par les collectivité locales, avoisine souvent les 500€/an. Alors, certes, il y a exonération les deux premières années d'activité, mais cela reste des charges fixes non négligeables.

Ensuite, il y a  les cotisations à la Chambre des Métiers devenues obligatoires pour qui serait immatriculé dans la catégorie "Artisan" (beaucoup de monde, en fait). Là aussi, l'Auto-Entrepreneur reste dispensé de la taxe pour frais de chambre de métiers et de l’artisanat (CMA) pendant 3 ans (l’année de création d’entreprise et les 2 années suivantes).

Enfin, les impôts sur le revenu: si vous n'avez pas opté pour le prélèvement libératoire (ou ne pouvez pas opter pour cette option), le taux d'imposition ne sera plus fixe et proportionnel au Chiffre d'Affaires, mais dépendra de l'ensemble des revenus du foyer fiscal, du nombre de part, des crédits d'impôts... Mais là, bonne nouvelle: dans la majorité des cas, vous paierez moins d'impôts qu'en prélèvement directs !

 

Première publication : 20/05/2012

Dernière mise à jour : 08/06/2015

 

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26 mai 2011 4 26 /05 /mai /2011 06:22

interviewOtto: Bonjour Edwin*. Merci d’avoir accepté de partager votre expérience d’auto-entrepreneur depuis maintenant plus de 2 ans.

Avec plaisir.

Avec un peu plus de 2 ans de recul, quel regard portez-vous sur le dispositif auto-entrepreneur ?

Globalement, j’ai avis très positif. Ceci dit, mon vécu est très différent selon qu’il s’agit d’une activité d’appoint ou de l’activité principale. Je peux d’autant mieux comparer les deux, puisque j’ai tout d’abord été salarié en même temps qu’AE puis AE indépendant.

Ainsi, quand j’ai eu mon numéro de SIREN début janvier 2009, j’étais salarié. Et je l’ai été jusqu’à la fin 2009. Ensuite, j’ai poursuivi mon activité professionnelle comme AE indépendant.

Commençons par le début : comment se passe la vie d’un AE qui est salarié par ailleurs ?

En tant que salarié, l’intérêt du dispositif AE est évident. Cela permet de légaliser des petites activités complémentaires : prestations de formation, dépannage informatique, ventes récurrentes sur ebay...

Outre légaliser l’activité, il y a un vrai plaisir à « jouer le micro-entrepreneur » : on a un vrai statut qui valide cette activité comme étant une activité économique.

Les charges sont très raisonnables, car très inférieures à celles du statut d’indépendant qui impose des cotisations plancher.

D’ailleurs, si on rappelle qu’on ne paie rien si on ne fait pas de chiffre d’affaire, on ne peut que conseiller à tout salarié de s’enregistrer comme auto-entrepreneur sans plus attendre.

 

Pourquoi conseiller de s'enregistrer comme auto-entrepreneur sans attendre ? 

Deux raisons. L’antériorité de l’activité contribue à donner de la crédibilité : un entrepreneur est plus crédible si son activité existe depuis 6 mois que s’il s’est enregistré la veille... même s’il s’agit de sa première facture.

La seconde raison concerne le cas du salarié qui se retrouve chômeur : s’il était enregistré en activité non salariée (y compris AE) avant de s’inscrire au pôle emploi, le chômeur peut continuer son activité non salariée indépendamment de ses indemnité chômage (dans certaines limites). Alors que s’il s’enregistre comme AE après être identifié comme demandeur d’emploi, il basculera obligatoirement dans la catégorie « chômeur créateur d’entreprise ».

Et alors, quel intérêt de ne pas rentrer dans cette catégorie ?

En théorie ce n’est pas gênant, puisque on a la possibilité de continuer de toucher les indemnités « assedic » en complément des revenus de l’activité indépendante (AE). En pratique, si on veut retrouver un travail salarié, on ne sera plus vraiment prioritaire vis-à-vis du pôle emploi, qui considère que votre projet professionnel est bouclé. On ne reçoit donc plus d’offres d’emploi, et vous n’aurez plus de rendez-vous avec le conseiller emploi. En bref, on ne se pose pas toutes ces questions si on s’est enregistré comme AE avant de quitter ou perdre son emploi.

Mais le fait de son entreprise (ou AE) après être inscrit au pôle emploi donne accès à l’ACCRE ?

Bien vu. L’ACCRE est intéressant pour les entrepreneurs indépendants et en particulier pour les AE, puisque cela annule presque toutes les charges la première année et les réduits les 2 années suivantes. C’est donc un point à prendre en compte, surtout si l’on pense faire beaucoup de chiffre d’affaires dès le début (et donc payer "beaucoup" de charges).

Vous disiez être passé AE à plein temps en début d’année dernière. Quel regard portez-vous sur ce dispositif pour un AE à part en entière ?

Si on part du principe que l’on en vit et donc que l’on facture un chiffre d’affaire conséquent (c'est-à-dire proche des plafonds), on constate que l’on a aussi des charges importantes. Par exemple les frais de déplacement (train ou voiture), les achats d’équipements et fournitures (ordinateur, logiciel), les frais commerciaux (publicité, restaurant) et bien sûr les assurances (responsabilité civile pro, prévoyance).

En AE, pour toutes ces charges, on ne peut ni récupérer la TVA, ni déduire les charges des revenus. Bien sûr, il y a un abattement forfaitaire, mais plus on travaille, plus on risque de dépasser le forfait d’abattement.

Au final, j’ai le sentiment que le régime d’AE dans une activité principale est bancal et non durable. En même temps, c’est son objet : être un statut de transition. Et à l’usage, je me rends compte que le simple fait de produire des factures « exemptées de TVA » ne fait pas très sérieux car les clients savent que l’on a un chiffre d’affaire limité, et on passe pour des « bricoleurs ».

Quels sont donc vos projets pour cette troisième année d’activité d’entrepreneur ?

Ma préoccupation pour la fin d'année 2010 a été de finir cette deuxième année sans dépasser les plafonds d’encaissements. Car il s’agit bien de plafonds d’encaissement et non de chiffre d’affaires, car on déclare les montants encaissés et non les montants facturés. Peu de clients refusent de payer plus tard ;-)

Pour la suite, puisque j’approche déjà les plafonds du régime AE, je vais devoir choisir un autre régime. Actuellement, je penche pour le régime réel, notamment le nouveau régime d’EIRL.

Merci Edwin pour ce témoignage, et rendez-vous dans un an pour faire le bilan de l’EIRL !

Encore une fois, avec plaisir :-)

Note: * Le prénom a été modifié à la demande de l'AE.

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31 janvier 2011 1 31 /01 /janvier /2011 15:13

2011-explosive-3212769-xsma.jpgJe trouve pas que 2010 ait été une très bonne année pour le statut d'AE, alors, pourquoi ne pas dire ce qui pourrait le sauver en 2011, selon Otto ?

Et finalement, ce qui pourrait sauver l'auto-entreprenariat tient en peu de mots:

Des charges proportionnelles au chiffre d'affaires

Et rien que des charges proportionnelles, pas de part fixe ou forfaitaire comme La Cotisation Foncière des Entreprises (ex Taxe professionnelle). Heureusement que le remplacement de la Taxe Pro par la CFE a été géré de manière très maladroite, cela a permis de dénoncer cette situation.

Rien ne s'oppose à ce que les Auto-Entrepreneurs contribuent à cette taxe, ce serait même logique et juste. Mais qu'elle soit proportionnelle au chiffre d'affaire, c'est le principe même du statut AE!

Donc, je fais le voeu qu'en 2011, toutes les taxes et charges soient réellement proportionnelles au Chiffre d'Affaires, et le montant des cotisations connu au moment de la déclaration mensuelle ou trimestrielle.

La reconnaissance qu'un AE n'est pas un artisan

L'affiliation automatique et obligatoire de tout Auto-Entrepreneur susceptible de toucher un marteau ou un pinceau est ridicule: un Auto-Entrepreneur n'est pas un artisan. Un artisan, c'est un professionnel, formé pour, avec des garanties et des assurances. Un AE, c'est une personne qui essaie de compléter ses revenus par une activité secondaire, souvent par passion.

Un artisan ne se déplace pas pour donner 1 coup de pinceau dans une salle de bain, décoincer un store ou changer une ampoule. Un auto-entrepreneur, si. Un auto-entrepreneur n'a aucun intérêt à vendre des prestations de d'artisan, ne serait-ce que parce qu'il ne peut déduire la TVA des fournitures achetées à 19,6%, qu'un artisan facture avec une TVA à 5,5%.

Je fais ainsi le voeu qu'en 2011, les représentants de la chambre des métiers retrouvent la raison et libère les AE de leur jouc.

Une concertation avec les auto-entrepreneurs

Il est affligeant de voir que toutes les décisions prises pour les auto-entrepreneurs le sont... sans les auto-entrepreneurs. Une bonne explication à cela: c'est un statut qui, par définition, se destine à des situations provisoires: test d'une nouvelle activité, activité complémentaire... autant de difficultés pour s'organiser.

Pourtant, dans d'autres environnement, comme les lycéens, on voit bien des mouvements et des syndicats émerger, alors que les années lycées ne durent que 3 à 4 ans.

Faisons le voeu qu'en 2011, les AE parviennent à s'organiser, pour transformer ce dispositif moribond en un moteur de croissance pour tous.

Otto, qui vous souhaite à tous une excellente année!

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7 décembre 2010 2 07 /12 /décembre /2010 08:09

Music-business-1019578-xsma-copie-1.png
Je partage avec vous quelques anciennes réflexions, que l'actualité fait resurgir, avec la grogne des salons de coiffure face à l'augmentation des taxes sur la musique diffusée dans leur salon, collectées par la SACEM (droits des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique) et la SPRE (droits des interprètes).

 

Pour rappeler le contexte: si vous diffusez des musiques en dehors du cadre familial et que les droits ne serait-ce que d'une seule des chansons diffusée (musique, paroles... même si ce sont les écoliers qui entonnent un chant d'adieu à leur institutrices)  sont gérés par la SACEM ou la SPRE, vous devez reverser une somme. Que la diffusion soit à titre gracieux ou non. Ainsi, un auteur-compositeur ne peux même pas autoriser la diffusion de ses chansons... sans payer cette taxe!

 

Ceci contribue à la mauvaise réputation de la SACEM, accusée d'avoir des frais de fonctionnement abyssaux... et donc de reverser très peu à ses ayants droits. L'autre reproche souvent entendu des "petits" artistes est que les reversements vont avant tout aux "auteurs à succès", avec des modes de calcul opaques.

 

Pour être complet, vous êtes concerné quel que soit le moyen de diffusion de la musique: attente téléphonique, fond musical, sonorisation de video, karaoke, radio sur un chantier, ... D'autant que la SACEM a la réputation d'avoir des méthodes peu recommandables, partant du principe que si musique il y a, elle est gérée par la SACEM, et ce sera à vous de prouver le contraire (vive les monopoles).

 

Au milieu de tout cela, il y a des artistes, parfois prisonniers de la SACEM ou de la SPRE (à ma connaissance, il n'est aujourd'hui pas possible de quitter la SACEM, même après sa mort...), qui souhaitent diffuser leur oeuvre différemment. Cela mène à des initiatives intéressantes comme les licences "Creative Commons", ou encore des tentatives pour réformer la SACEM.

 

Vous allez me dire, quel rapport avec les coiffeurs et les entrepreneurs en général, dans tout ça?

 

J'y arrive. Lorsqu'un morceau musical n'est lié à aucun organe de collecte (SACEM, SPRE), les ayants droits (auteurs, compositeurs, interprètes) peuvent vous autoriser à diffuser leur musique, gratuitement ou contre rémunération. Il y a donc des choses intéressantes à faire: promouvoir la scène locale contre la diffusion gratuite dans votre local, par exemple.

 

Si vous n'avez pas l'envie ou le temps d'organiser tout cela, rien ne vous empêche de vous rapprocher d'une association favorisant la diffusion libre de musique, comme l'AIMSA. Quelle que soit la solution retenue, il est préférable d'avoir les documents permettant de "prouver" (en cas de contrôle SACEM) que vous êtes autorisé à diffuser cette musique, soit via une autre licence, soit en montrant que les artistes diffusés ne sont pas adhérents SACEM.

 

Pour se simplifier la vie, il existe également des initiatives privées, avec une offre clé en main, comme http://www.webradiostore.fr/ (à partir de 49€ / an, et même 39€ pour une souscription avant le 31/12/2010), une web-radio qui propose 3 ambiances musicales. Si vous souhaitez composer votre programmation musicale, Jamendo propose également une offre de streaming (ou de lecture en boucle sur CD ou clé USB), mais celle-ci semble critiquée par certains musiciens diffusés eux-meme, comme les auteurs du blog Jamendouille. Pour toutes les initiatives privées (non associatives) que j'ai rencontré, un point commun: les auteurs/compositeurs/interprètes ne sont pas rémunérés, les sommes facturées par ces plateformes de diffusion de musique "libre de droits" sont uniquement pour la prestation "technique" fournie.

 

J'espère que ce billet a pu vous aider... Quoi que vous fassiez, je suis intéressé par le savoir, n'hésitez pas à laisser un commentaire!

 

Otto.

Note: je n'ai aucun lien d'aucune sorte avec aucun des sites présentés ici, je les ai découvert au gré de mes recherches pour préparer ce billet.

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9 août 2010 1 09 /08 /août /2010 13:33

tarif-banque-pro-perspective.pngJe m'étonne encore d'entendre la question "je suis auto-entrepreneur, ais-je besoin d'un compte bancaire pro ?", et plus encore la réponse qui été apportée à certains d'entre eux: certains banquiers n'hésitent pas à indiquer que tout entrepreneur doit disposer d'un compte professionnel.

 

Et pour cause: celui-ci est facturé plus cher que le compte d'un particulier, et chaque opération est l'occasion pour la banque de facturer plus. Certains m'ont également répondu: mais si c'est obligatoire, sinon l'état aurait pas signé une convention avec la La Banque Postale...

 

Et bien non, un auto-entrepreneur, et les entrepreneurs individuels soumis au régime fiscal simplifié micro-entreprise n'ont pas besoin d'un compte bancaire dit "pro". A dire vrai, ils n'ont même pas besoin d'un compte bancaire spécial pour encaisser leurs revenus d'auto-entrepreneur, leur compte courant suffit.

 

Et ça tombe bien, parce obliger chaque Auto-Entrepreneur à payer 4 à 16€ tous les mois pour juste pouvoir encaisser ses clients, ce serait autant pris sur leur marge.

 

Comment ouvrir un compte bancaire en tant qu'auto-entrepreneur?

C'est pas parce que ce n'est pas obligatoire que c'est facile: les banques n'aiment pas ne pas gagner plus d'argent... Aussi, le plus simple, si vous souhaitez ouvrir un compte bancaire dédié à votre activité d'AE, c'est probablement de ne rien dire, et de l'ouvrir comme un compte perso. Et pour les moyens de paiement à disposition, visez le strict minimum: un auto-entrepreneur doit minimiser ses charges pour gagner de l'argent!

 

Seul inconvénient à ne rien dire, vous devrez faire libeller les chèques à votre nom. Donc, si vous avez opté pour un nom commercial, impossible de cacher la finalité du compte bancaire. Mais là, il vous reste une carte à jouer: rappeler au banquier que vous êtes soumis à l'impôt sur les revenus, et non l'impôt sur les sociétés, et que donc vous êtes bien un particulier, et non une entreprise...

 

Enfin, en cas de refus, n'hésitez pas à vous rendre dans une autre agence, dans une autre banque: tout dépend du conseiller et de la poltique du chef d'agence, comme bien souvent en ce qui concerne les banques :-(

 

Bon courage,

 

Otto.

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21 mai 2010 5 21 /05 /mai /2010 08:20

status.pngQuand on lit la définition de l'EIRL, on peut se demander si elle a un sens: garder la simplicité de l'Entreprise Individuelle (EI), proposer en option la fiscalité de l'IS (Impot des sociétés) comme peuvent le choisir les EURL... mais je ne vois pas comment c'est possible sans comptabilité rigoureuse (pour calculer les bénéfices nets, et donc le montant de l'impot).

L'argument de protéger les biens de l'entreprise individuelle étant tombé à l'eau, je ne vois pas l'intérêt de créer une structure intermédiaire au final très proche de l'EURL (en terme de protection et de contraintes).

Si on prend un peu de recul, on se rend compte que tous les régimes d'entreprises sont en train de glisser vers la complexité: l'Auto-Entrepreneur perd de sa simplicité, l'Entreprise Individuelle glisse vers l'EURL... Je m'attends à ce que la prochaine évolution soit une "complexification" des SARL, pour tendre vers des SAS

Otto.

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18 mars 2010 4 18 /03 /mars /2010 07:58

2688724771_efc59f9126.jpgSans nul doute, ce qui a fait le succès du régime auto-entrepreneur, c'est sa simplicité. Simplicité se lancer, simplicité à utiliser, avec un paiement des cotisations et taxes à la source, de manière forfaitaire et proportionnelle au chiffre d'affaire.

 

Las, la simplicité aura été de courte durée. Je m'attends à ce que la vie de l'auto-entrepreneur ne devienne de plus en plus compliqué, ce qui signerait la mort du dispositif d'auto-entrepreneur.

 

Le coupable de cette descente aux enfers? La chambre des métiers, qui a visiblement fait passer un amendement (amendement 106 adopté en 2009) pour inscrire d'office les auto-entrepreneurs "exerçant principalement une activité artisanale". Je m'attends à ce que la chambre du commerce fasse de même pour ceux "exerçant principalement une activité commerciale".

 

Qui dit inscription dit complexité administrative, cotisation forfaitaires et obligatoires, à l'opposé du modèle auto-entrepreneur. Sur le fond, je pense même que les peurs évoquées ne sont même pas des bonnes raisons:  un auto-entrepreneur qui propose ses bras pour faire de la maçonnerie n'est pas forcément maçon; le client qui l'embauche le sait, ou s'il ne le sait pas, c'est qu'il ne veut pas le savoir. De même, l'entreprise qui emploi un auto-entrepreneur pour refaire l'electricité de son local le fait à ses risques et périls. S'il veut des garanties, il fait appel à un artisan, qui aura contracté des assurances pour garantir ses prestations.

 

Je pense que fondamentalement, un AE n'est pas un artisan. Et que du coup, à vouloir faire "remonter" l'AE vers l'artisanat tue le régime d'AE: s'il n'y a plus de différence, ce régime n'a plus d'intéret. Conséquence, les anciens AE ne vont pas faire les démarches, et vont continuer à faire des menus travaux au noir, sans cotiser aux caisses maladie. C'est un comble, non?

 

En ouvrant la breche dans la simplicité du régime Auto-Entrepreneur, la chambre des métiers ouvre la boite de pandore, je m'attends à voir les CIPAV, CCI et autres sources de ponction pointer le bout de leur nez avec leurs formulaires, leurs cotisations forfaitaires, leur inscription obligatoires et les relances 2 ans après la fin d'activité... bref tous les tracas auxquels doivent faire fasse les entrepreneurs qui ne jouisse pas du régime simplifié qu'était l'AE.

 

 

Pour en revenir à l'amendement, vous pourrez le lire à la page 445 et suivante de ce document. Amendement qui a apparement été accepté le Mercredi 9 décembre 2009 lors de la Commission des Finances, de l’économie générale et du contrôle budgétaire (Compte rendu n° 42):


http://www.assemblee-nationale.fr/13/cr-eco/09-10/c0910008.asp

M. le secrétaire d’État:

Mais les organisations artisanales, en particulier celles du bâtiment, nous ont fait part de leurs inquiétudes. Après avoir consulté l’Union professionnelle artisanale, la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment et l’Assemblée permanente des chambres des métiers, j’ai décidé de déposer deux amendements majeurs au projet portant réforme des réseaux consulaires. Le premier prévoit que les auto-entrepreneurs soumis à une obligation de qualification professionnelle devront produire une attestation préalablement au démarrage de l’activité ; cette attestation sera exigée de la totalité des artisans soumis à qualification professionnelle, ce qui curieusement n’est pas le cas aujourd’hui. Le second amendement obligera les auto-entrepreneurs qui ont une activité artisanale à titre à s’inscrire au répertoire des métiers.


 

A la lecture de ce compte-rendu, j'ai l'impression que nos chers représentant ont juste oublié de consulter... les auto-entrepreneurs.

 

Après le régime micro-social, vais-je devoir prochainement annoncer la fin du régime auto-entrepreneur?

 

Pour rester hyper-pragmatique: si vous vous déclarez Auto-Entrepreneur avant le 1/04/2010, vous devriez échapper à cette hérésie. Après cette date, vous y échapperez que si votre activité ne relève pas "majoritairement" de l'artisannat. Comme c'est avant tout une question de formulation, vous savez ce qu'il vous reste à faire...

 

Otto.

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21 janvier 2010 4 21 /01 /janvier /2010 07:10

Cela fait 1 an, au mois de janvier 2009, que le dispositif d'Auto-Entrepreneur était officiellement disponible.

L'occasion de faire un bilan sur ce régime assez spécial, sur sa mise en route et son usage au quotidien.

Je vais autant m'inspirer de mon expérience personnelle que des résultats du premier Baromètre Ciel de l’auto-entrepreneur, basé sur une étude réalisée mi-septembre 2009 auprès de 817 autoentrepreneurs ayant téléchargé le logiciel "Ciel Auto-entrepreneur Facile".

Démarrage en trombe

otto-ciel-activite.gifJe passe sur les lenteurs de mise en route: éligibilité réduite au 1er janvier, qui s'est toutefois largement étoffée, pour inclure quasiment toutes les professions libérales. Il aura toutefois fallu attendre le mois d'avril pour les les chomeurs qui souhaitaient créer leur emploi puisse tirer avantage du régime Auto-Entrepreneur sans être pénalisé par l'octroi de l'ACCRE.


Pour autant, il ne faudrait pas ignorer le succès du dispositif, qui a semble-t-il supris le gouvernement: plus de 43000 inscrits au 31/01/2009, plus de 120'000 inscrits au 31/03/2009. Conséquence de ce succès: des services (URSSAF) débordés, et des entrepreneurs en devenir frustrés de ne pas avoir de réponse à leurs questions. La plupart du temps, des sites ou des blogs comme celui-ci proposaient une information plus claire et plus fiable que les sites officiels.


Dans mon entourage, les avis après un an sont globalement positifs: l'un envisage de créer une structure plus formelle car son carnet de commande pour 2010 excède le plafond de 32000€ (au passage, le régime micro n'est pas forcément la meilleur alternative). Un autre est allé à son rythme, migrant du statut de salarié de TPE (en voie de licenciement pour cause de crise) en indépendant, même si son ancien employeur représente l'essentiel de son activité.

Les abus

certaines professions, des artisans notamment, ont tiré la sonnette d'alarme, de crainte de voir des "indépendants" leur prendre leur activité. D'autres ont dénoncés des possibles abus d'employeurs qui forceraient leur salariés à devenir auto-entrepreneurs pour s'en débarrasser. Même si je comprend les craintes, je suis moins inquiet: certes, des auto-entrepreneurs vont "attaquer" le marché de certains artisans (tout comme certains artisans profitent de leurs clients en les surfacturant...), et même casser le marché dans un premier temps, en proposant des tarifs trop bas.


Oui, trop bas, même pour eux: il est difficile pour un nouvel entrepreneur, et à plus forte raison un nouvel entrepreneur sans accompagnement, de fixer correctement ses prix: comment intégrer le temps passé à démarcher, faire des devis, se déplacer... A mon sens, l'année 2009 sera exceptionnelle, celle d'une mise sur le marché d'un grand nombre de nouveaux entrepreneurs. Ensuite, les choses se stabiliseront: il y a toujours eu des jeunes entreprises qui sont arrivées sur le marché avec des prix trop bas; et il y en aura toujours. Celles qui survivront seront celles qui sauront rectifier le tire à temps.


En ce qui concerne les "abus des employeurs", je n'en ai vu aucun dans mon entourage, et je doute que ce soit une règle systématique. Là encore, je pense que les choses vont se réguler d'elles-même: soit l'employeur est malhonnete (force son salarié à devenir AE), et cela se reglera au Prud'Hom, soit c'est d'un commun accord. Et les employeurs ne sont pas idiots: en laissant leur salarié se transformer en AE, certes, ils variabilisent totalement leurs charges, mais prennent un risque plus grand de perdre une ressource formée au poste de travail: qui dit travailleur indépendant dit... liberté de travailler pour d'autres clients.

Les statistiques

 Mais revenons aux chiffres du premier Baromètre Ciel de l’auto-entrepreneur. Je vais même reprendre leurs conclusions (avec leur autorisation):

Profil de l’auto-entrepreneur
  • Il s’agit d’un homme à 77% alors que le taux avoisine les 70% pour la création classique. La proportion de femmes (23%) peut s’expliquer par un besoin de maturation plus longue des projets. L’auto-entrepreneur est âgé en moyenne de 40 ans.
  • L’auto-entrepreneur est relativement peu diplômé(52 % ont au maximum un niveau bac). Cependant, il est plus diplômé que le créateur classique (45% sont d’un niveau CAP-BEP ou autodidactes).
  • Les auto-entrepreneurs sont plutôt expérimentés. Plus de 60% d’entre eux ont plus de 10 ans d’expérience professionnelle (dont 32% ont plus de 20 ans d’expérience).

otto-ciel-origine.gif

Le projet et l'activité
  • Les auto-entrepreneurs se lancent sans étude préalable de leur activité (62%) : business plan, étude de marché, etc. Ils basent leur confiance sur leur expérience et leur instinct. Le caractère non engageant du régime auto-entrepreneur doit également jouer sur l’absence de validation préalable de leur projet et de sa viabilité.
  • Pour le démarrage de l’activité, 55% des auto-entrepreneurs ont investi moins de 500€ au démarrage, quasi exclusivement par apport personnel (87% des répondants). Cela peut s’expliquer d’une part, par des activités très orientées vers le service ne nécessitant pas de gros investissements pour démarrer, pas de local à financer et d’autre part, par la volonté de tester son idée / activité sans trop d’engagements financiers(minimiser la prise de risque).
  • A peine la moitié des auto-entrepreneurs (47%) travaillent à temps plein. Deux types de profil peuvent expliquer ce chiffre. 1ème profil : ceux qui n’ont pas de réelle volonté à se lancer pleinement et voit dans ce régime une source de revenu complémentaire.

En conclusion, je dirais que le statut d'Auto-Entrepreneur a globalement tenu ses promesses: il permet de tester une idée, une activité sans prendre de gros risques; il permet de démarrer en douceur sans subir des appels de cotisation forfaitaires et inattendus. Pour autant, se déclarer auto-entrepreneur, c'est devenir entrepreneur, et cela ne s'improvise pas: certains l'on déjà appris à leurs dépend.


Quant à l'avenir du régime d'Auto-Entrepreneur, je suis plus inquiet: il n'a de sens que s'il reste simple. Et les rumeurs d'un rattachement systématique des AE exerceant une activité d'artisan à la chambre des métiers ne va pas dans ce sens. Mais j'aurais l'occasion d'en remparler, si je retrouve le texte de loi (si vous l'avez... je suis interessé).


Otto.
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30 novembre 2009 1 30 /11 /novembre /2009 09:53

Si vous êtes dans une démarche de "créer votre emploi" et plus encore si vous avez décidé de créer une "vraie entreprise", la question du choix du nom de votre entreprise c'est déjà posée.

En vous renseignant, vous vous êtes rendu compte que trouver un nom n'est pas simple: il ne s'agit pas de copier (même involontairement) un nom d'entreprise ou de marque existante. Et pour cela, il est indispensable de consulter les bases de données contenant les noms d'entreprises et marques déjà déposées. Cette recherche peut d'ailleurs s'avérer démoralisante si on n'y prend garde, je pourrais vous donner mes astuces si cela vous intéresse (selon le nombre de commentaires de demande sur ce billet!).

Jusqu'à présent, j'avais l'habitude de conseiller mes amis en phase de création d'utiliser le site www.euridile.fr, un site officiel qui permettait d'avoir une information tant pour le registre des sociétés que pour le registre des marques.

Mais voilà, ce site affiche qu'il est fermé, sans pour autant proposer de remplacement (EDIT: maintenant, il redirige vers infogreffe.fr, c'est mieux, mais ça ne donne plus les infos sur les marques!). Mais pas de panique, voici les sites à consulter en remplacement de euridile.fr, tant pour le registre des sociétés que le registre des marques:

  • Tout d'abord, l'équivalent "privé" de euridile, c'est le site www.societe.com. Il a l'avantage de proposer plus d'infos gratuites (comme le résumé des derniers bilans). Par contre, on n'a aucune garantie quant à la fraicheur des informations.
  • Pour les sites officiels, une grande, bonne nouvelle: l'accès à la base des marques de l'INPI est désormais gratuit. Le site icimarques.com est avantageusement remplacé par le site bases-marques.inpi.fr. En ce qui concerne l'accès à la base officielle des greffes des tribunaux de commerce, par contre, c'est toujours payant, et c'est à l'adresse www.infogreffe.fr.

Au final, même si on peut regretter du manque de communication sur les changements, nous restons largement gagnant: un accès gratuit à toute la base Inpi, et des informations complémentaires de infogreffe.fr sur societe.com.

Otto.


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19 octobre 2009 1 19 /10 /octobre /2009 06:28

Depuis sa création en 2008, j'ai un mal de chien  à trouver des informations récentes sur le régime micro-social. Plus étrange, certains interlocuteurs institutionnels ne le connaissent toujours pas, 18 mois après sa mise en place officielle.

Pour en avoir le coeur net, j'ai posé la question lors du dernier salon des entrepreneurs. J'ai eu un peu de mal à trouver un interlocuteur "compétent". Au passage, quel dommage que nos institutions n'aient pas conservé leur stand commun URSSAF + FISC + RSI, on y trouvait toujours une réponse, même aux questions les plus tordues.

Bref, l'explication est simple: le régime micro-social disparait au 31/12/2009. Les entrepreneurs au régime micro-entreprise perdent donc la simplification de leur cotisations sociales, ils vont devoir, de nouveau, subir les prélèvements plancher, les appels de cotisations forfaitaires et ... les rappels de cotisation des années plus tard.

EDIT: finalement, ce régime semble avoir été maintenu. Je ne peux que vous conseiller de vous pencher sur cette option!

Il est bien dommage que la simplication retenue pour les Auto-entrepreneurs (des cotisations sociales directement proportionnelles au Chiffre d'affaire) soit abandonnée pour les autres petits entrepreneurs.

Une consolation tout de même: pour les "pluri-actifs" (ceux qui cumulent emploi salarié et activité au régime micro-entreprise par exemple), les revenus des autres activité seront toujours pris en compte pour calculer les planchers de cotisation. Pas de risque donc de cotiser le minimum forfaitaire alors que par ailleurs, vous avez déjà cotisé pour un plein temps salarié.

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