Au fil du temps, je me rend compte que certaines idées pré-conçues à propos du régime AE ont la vie dure. Voici les 5 points qui reviennent le plus souvent...
Il faut s'inscrire dès que l'on a un projet d'AE
A quelques exceptions près (fin d'activité salariée, arrivée imminente d'une nouvelle rège, ...), il ne sert à rien (et peut coûter) de s'inscrire comme Auto-Entrepreneur alors que l'on n'a pas encore de client. La règle la plus simple est: tant qu'on n'a pas de commande client, pas besoin de s'inscrire. D'ailleurs, entre le jour où l'on décide de lancer une activité et le jour où l'on facture son premier client, il se passe souvent 6 à 12 mois. Ce serait dommage de remplir des déclarations, voir payer des taxes pour rien, non?
Il faut un compte bancaire pro
Ce mythe, entretenu par les banques qui on souvent créé une offre "spéciale Auto Entrepreneur", a la vie dure. Mais comme je l'explique dans le billet "faut-il un compte bancaire pro pour les auto-entrepreneurs", la réponse en version courte est "non" :-)
Un AE est lourdement taxé
Le propre du régime Auto-Entrepreneur, c'est d'être (relativement) proportionnel au chiffre d'affaire. Il est donc "logique" que les charges sociales soient prélevées dès le premier euro de chiffre d'affaire. Mais en réalité, un AE ne paie pas plus de charges qu'un indépendant ou un employeur. En effet, le taux (entre 12 et 21,30%) est réduit par rapport au taux normal.
Il n'y a que des bénéfices
Parce que les revenus (après prélèvement) sont directement proportionnels au chiffre d'affaires, on a trop souvent tendance à en conclure que l'on fait des bénéfices (et non pas du Chiffre d'Affaires). Mais en réalité, il est possible, voir aisé, de perdre de l'argent tout en facturant. Pour faire simple: le forfait du régime AE inclu un abattement forfaitaire. Si les frais réels engagés dépassent cet abattement, l'AE se retrouve à payer des charges (donc débourser de l'argent) sur des sommes qu'il a déjà dépensées (donc qui n'entrent pas dans ses bénéfices).
Toutes les charges sont proportionnelles au CA
C'est évident, c'est le principle même du régime d'auto-entrepreneur que de voir ses prélèvements proportionnels au Chiffre d'Affaire encaissé. Mais c'est malheureusement faux, à plusieurs titres: le plus visible, c'est la la Cotisation Foncière des Entreprises (CFE, ex Taxe professionnelle) dont le montant, fixé par les collectivité locales, avoisine souvent les 500€/an. Alors, certes, il y a exonération les deux premières années d'activité, mais cela reste des charges fixes non négligeables.
Ensuite, il y a les cotisations à la Chambre des Métiers devenues obligatoires pour qui serait immatriculé dans la catégorie "Artisan" (beaucoup de monde, en fait). Là aussi, l'Auto-Entrepreneur reste dispensé de la taxe pour frais de chambre de métiers et de l’artisanat (CMA) pendant 3 ans (l’année de création d’entreprise et les 2 années suivantes).
Enfin, les impôts sur le revenu: si vous n'avez pas opté pour le prélèvement libératoire (ou ne pouvez pas opter pour cette option), le taux d'imposition ne sera plus fixe et proportionnel au Chiffre d'Affaires, mais dépendra de l'ensemble des revenus du foyer fiscal, du nombre de part, des crédits d'impôts... Mais là, bonne nouvelle: dans la majorité des cas, vous paierez moins d'impôts qu'en prélèvement directs !
Première publication : 20/05/2012
Dernière mise à jour : 08/06/2015